Comme ils ne connaissent pas la musique...
Ils marchent tambour battant.
Ces drôles de musiciens, ils jouent sur les mots.
Ils jouent en coulisse sans trombone,
Mais aussi avec un trombone sans coulisse.
.../...
Ils jouent aussi des mains et des coudes,
Même sans avoir les coudées franches.
Ils jouent quelquefois la surprise
Et font alors des fausses notes...
etc.
C’est une histoire avec un drôle de boa
Qui se passe dans le Jura à Arbois.
On la raconte dans la famille Dubois
À la veillée, quand les ceps de vignes flamboient.
Près d’une forêt vivait Robin, bûcheron
Qui, porté sur le vin, souvent tournait en rond.
Que voulez-vous ! Quand parfois on est seul, on boit.
Pourtant ici, on l’appelle Robin l’Antibois.
Il y avait aussi dans une vieille caravane
Une jeune bohémienne qui avait un boa.
Il dormait profondément, loin de sa savane,
Alors que la belle aurait voulu qu’il aboie [1]
etc.
Ce dimanche, c’est la journée mondiale du don de sang, aussi je me dis qu’il va y avoir du monde… et j’y pars juste avant la fermeture.
À l’entrée, un homme à la tête de vampire mais au sang chaud accueillait chaleureusement par quelques tonitruants : « Bon sang de bonsoir ! »
J’imaginais qu’il n’y avait pas dû avoir foule ! En fait, ils avaient eu beaucoup de visites, s’étonnant même du don d’un banquier venu donner son sang frais et que ce soit sans frais…
En France on privilégie surtout les donneurs de sang O négatif ; O positif serait plus optimiste et pourrait par transfusion redonner le moral au pays, qui ainsi se ferait moins de mauvais sang !
.../...
- « Et vous, avez-vous le moral ou bien faites-vous semblant ? » me lança-t-il ; puis soudain s’écria :
- « Mais c’est un sang C…! C’est un groupe sans gain, hors catalogue B, O, A. Il est du groupe des fainéants, des anciens cancéreux et bel et bien interdit... tout comme celui des gays et bisexuels ! »
Pour moi c’était insensé, mon sang me monta à la tête. Je répondis :
- « Et pour ceux qui ont trop de sang-froid, vous ne craignez pas qu’ils aient le sang qui se glace ? »
Le Dracula de service (il ressemblait à Christopher Lee) me répondit :
- « Aujourd’hui le sang coule à flot, on peut même dire qu’il est écologique puisque les gens sont venus à vélo verser leur sang pour la patrie… On a même refusé celui d’un noble qui venait trop fièrement donner son sang bleu ! »
Restant un moment interloqué devant cette répartie digne de l’an II de la République, je finis par lui lancer :
- « Vous refusez un homme de plume qui se fait un sang d’encre ? »
etc.