LE RÉVEIL ET L'HORLOGE
(Pré-Textes à rire ?)
C'est un réveil de militaire
Qu'on ne pouvait faire taire.
Depuis qu'il avait eu son heure de gloire
Il ne sonnait que des réveils en fanfare
Et ne marchait qu'au son du clairon,
Ou en temps de guerre, au son du canon.
Il n'avait jamais une minute à perdre !
Mais il tomba malade et prit du retard au réveil,
De plus, il se mit à sonner trop souvent l'alarme.
L'armée en fut alarmée… On le mit à la retraite.
Il s'y embêta à cent sous de l'heure
Et ne voulut plus jamais être à l'heure.
Un jour de printemps, il tomba amoureux,
D'une belle horloge de campagne.
Pour elle, il se remit à avancer...
Elle accepta ses avances… Sans heurs !
A la bonne heure..! Quel bonheur !
Cette brave horloge ! Elle venait de l'Eure,
Mais ne voulait pas donner l'heure !
Car il n'y à pas d'heure pour les braves !
Avec lui, elle prit tellement de tics,
Qu'elle avait dû changer de tactique.
Au lieu de parler l'habituel tic... Tac…
Elle lui répondait du tac au tac !
Parfois pour passer le temps,
Elle lui disait : " à tout à l'heure !"
Une fois le temps la rattrapa, pourtant...
Et ce fut leur dernière heure.
G. Mothe
LES PORTES
(Ex-pressions légères ?)
Ceux qui passent par la grande porte
mais qui ne peuvent plus s'en sortir.
Ceux qui entrent par la petite porte
et en sortent grandis.
Ceux qui entrent par une porte
et sortent par l'autre.
Ceux qu'on chasse par la porte du 15ème étage
qui reviennent quand même par la fenêtre.
Ceux qui écoutent aux portes
croyant qu'elles parlent.
Ceux qui cherchent une porte de sortie
la trouvent, mais ne peuvent l'ouvrir.
Ceux qui sont gracieux comme une porte de prison
à force d'en être les gardiens.
Ceux que l'on reçoit enfin, mais entre deux portes,
en plein courant d'air et qui s'enrhument.
Ceux qui font du porte à porte
et à qui on claque la porte au nez
à longueur de journée.
Ceux qui frappent à toutes les portes
mais partent en courant
avant qu'on ne leur ouvre.
Ceux qui laissent la porte ouverte
pour ne pas se la faire défoncer ;
mais qui tombent sur ceux qui enfoncent les portes ouvertes.
Ceux que l'on remercie
en leur disant de prendre la porte.
Ceux à qui l'on dit :
-qu'ils n'ont pas frappé à la bonne porte…
-qu'ils ne sont pas loin du but…
-que c'est la porte à côté…
qui y vont et trouvent porte close.
Ceux qui mettent la clé sous la porte
et s'étonnent de la perdre.
G. Mothe