Cenne-Monestiès a de beaux restes de son riche passé industriel avec ses hautes cheminées d’usines issues des XVIe et XVIIe siècles.
Un peu d'histoire : en 1355 la région est dévastée par le Prince Noir (Édouard pour les intimes… Prince de Galles fils aîné du roi Édouard III roi d’Angleterre ; donc d’avant le Brexit !) Alzonne est pillée et les villages voisins de Villespy, Carlipa et Monestiés brûlés.
Pendant les guerres de religion, les luthériens de Revel et Saint Félix pillent et brûlent la bastide dont il ne reste que quelques maisons « de ce qui était une grande et belle ville avec des rues tirées au cordeau » d’après un chroniqueur de l’époque.
En 1741: les élus cennois s’élèvent contre la construction du barrage du Lampy destiné à dévier les eaux de la montagne Noire vers le canal du Midi car le ruisseau du Lampy, au débit abondant avait fait du village, une florissante cité autour de moulins, usines textiles (filatures, teintureries, tisserands) et fours à chaux.
Cenne-Monestiès ayant compté 1400 âmes à lui tout seul entre les années 1600 à 1700 et comptait encore plus de 1000 ouvriers dans ses usines textiles au XIXe siècle (une fabrique de 1610 est toujours là !)
Grâce aux qualités chimiques de l’eau du Lampy, les produits fabriqués étaient d’excellente qualité et exportés en Italie, Suisse et Allemagne. Des moulins fariniers avaient été transformés en « moulins foulons » pour le travail de la laine.
En 1885 : un nouveau barrage est ouvert sur la commune pour remédier à la fermeture des usines textiles du village (car le détournement des eaux du Lampy alimentant le Canal du Midi, entraînait pendant les périodes de sécheresse en été et à l’automne, la mise au chômage des ouvriers des usines textiles du village durant 3 à 4 mois par an.)
Aujourd’hui : Cenne-Monestié a obtenu le label Natura 2000 et il reste 400 habitants. Depuis de nombreuses années des artistes peintres, sculpteurs, graveurs et céramistes s’y sont installés et on découvre des traces de sculptures un peu partout dans la ville. Voir ci-après.