A sa venue au monde,
C’est un joli petit sapin
Que l’on aurait pris par la main…
Dès que le grand vent gronde.
A la Sainte Catherine,
Quand tout bois prend racine,
On les mets en nursery.. .
Heu ! En pépinière… Sorry !
Les petits sapins dorlotés,
Ont eu droit à de l’engrais extra
Et même un peu trop chouchoutés.
Espérant pouvoir monter jusqu’au ciel,
Ils ont pris un peu vite du gras…
Puis les décideurs dans leurs gratte-ciels,
Dès que la bise fut venue,
(Ou que la bourse éternue !)
Choisirent de faire comme si…
Nul n’irait croiser le fer !
Mais, on vit de grandes scies
Hurler dans un bruit d’enfer …
Ce fut un carnage de sève,
Ou des monstres sans cœur
S’acharnèrent, en vainqueur
Sur des arbres que l’on achève…
Plusieurs d’entre eux tombèrent ;
Un arbre, n’a pas plus de chance que deux !
Surtout s’ il est ventre à terre…
Quoi ? S’enfuir… en faisant ni une, ni deux ?
Mais au milieu de l’énorme carnage,
Comment échapper aux bucherons ?
Le petit sapin qui était en nage,
Vit que ces derniers tournaient en ronds…
Il fut choisi pour être mis dans un pot,
Où il dut recroqueviller ses racines…
Il se mit à douter d’atteindre les cimes
Sans pouvoir dire, que c’est un manque de pot !
Il se retrouva un jour, sans savoir comment,
Du grand air de la forêt, à l’appartement !
Comment respirer dans une maison surchauffée ?
Et s’adapter à toutes ces guirlandes agrafées ?
Allait-il finir comme un vieux général…
Lui si jeune, ployant sous les décorations ?
Finalement, c’était très original
De mourir très loin des champs d’opérations !
Mais quand il entendit , que s’adressaient vers lui
De nouveaux chants… « mon beau sapin, roi des forêts… »
Il se trouva pleurnichant, mais tout guilleret !
C’était une drôle de nuit, peut-être vers minuit ?
Ah… il était assez content d’être admiré !
Par les jeunes enfants comme par leurs parents.
Les entendre chanter, le faisait chavirer.
Il reprenait des couleurs, tout en odorant…
Quelques jours après, une fois la fête finie,
On lui enleva tous ses atours, ses habits ;
Il se retrouva tout nu, très amaigri,
N’ayant plus une seule aiguille sur lui !
Il ne pouvait rapiècer ses vêtements...
Qu'allaient donc décider les évènements ?
A nouveau, il fut inquiet sur son avenir...
Mais on le replanta dans un proche jardin,
Ou ses racines purent se sentir à l’aise enfin
Et reprendre espoir pour les saisons à venir.
Il grandit, grossit, le temps passa,
Imperturbable, il observa…
Les enfants devinrent des adultes
Puis l’hiver, reprirent le culte…
De lui souhaiter un joyeux Noël !
(Variation sur une idée de Malvina)
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