Plus personne ne voulant les écouter,
Ils marchèrent pour se faire entendre ;
En gesticulant... Il faut les comprendre !
Avançant sans cris, mais d'un pas crissant,
Car manifester en silence... N'est pas grisant.
Même pour des sourds et muets... Cela s'entend !
Alors je les ai mieux regardés, pour mieux les entendre,
Puisqu'il n'y a pire sourd, que celui qui ne veut rien voir !
Ils parlaient entre eux, en se faisant des signes tendres.
Les paroles s'envolent, les signes restent… A voir !
Que voulez-vous ? A chacun son rôle !
N'aimant pas qu'on leur coupe la parole !
En marchant à pied, devancés par la maréchaussée,
Ils tapaient comme des sourds sur la chaussée.
Dans cette marche du silence...
Ils marchaient tous en cadence.
On les entendait venir de loin !
D’ailleurs certains venaient des bords du Loing.
D'autres lançaient des signes, allégretto.
Ou des signes désespérés, qui s'envolaient aussitôt
Mais tous ensemble, ils avaient tenu parole…
Pour une fois qu'ils la prenaient… La parole !
Faut dire qu’ils avaient dû s'entraîner longtemps,
En tournant sept fois, leur langue dans leur bouche…
Pour que ce ne soit pas des paroles en l'air !
Ceux qui trouvent que c'est beaucoup de bruit pour rien
Oublient qu'ils n'ont pas d'autres moyens de s'exprimer
A moins… A moins que d'en venir aux mains !
Extrait de (Pré-Textes à rire)
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